CANETTEMONT

Le monument aux morts de CANETTEMONT

Bénédiction du monument aux morts de Canettemont


Dimanche 24 juin a eu lieu la bénédiction du monument élevé par les habitants de la petite commune de Canettemont, à la mémoire des enfants du village tombés pour la Patrie en 1914-1918.

Cette fête, toute d’intimité, toute familiale, pourrait-on dire, n’en fut pas moins fort imposante et très touchante. Bien des étrangers s’y étaient donnés rendez-vous et les habitants garderont de cette journée un souvenir vivace.

De longue date, la petite église du pays, magnifiquement décorée, n’a vu tant de monde se presser dans ses murs et assister pieusement aux offices célébrés pour les héros de Canettemont.

A l’issue des Vêpres, M. le Curé de Rebreuve, dans une allocution toute simple et toute patriotique, montre combien les morts de la grande guerre ont droit à notre respect, à notre reconnaissance.

Après la bénédiction du monument, dont le socle disparaît sous les gerbes de fleurs, M. Dugarin, adjoint et ancien combattant, retrace rapidement et très clairement les grandes lignes de la guerre. Il glorifie ceux qui, moins heureux que les combattants de Canettemont groupés au pied de ce monument, n’ont pu revoir leur foyer, leurs parents, leurs amis. « A eux, ces 1.500.000 braves tombés au champ d’honneur, dit-il, à eux nous devons d’être encore les citoyens d’un pays libre et glorieux. Envers eux notre dette est immense et tant que nos cœurs battront, leur souvenir vivra en nous. »

Les enfants de l’école de Canettemont récitent quelques poésies de circonstance et déposent des fleurs au monument.

M. le Maire prend ensuite la parole. Il remercie tout d’abord ceux qui ont collaboré à l’éclat de la fête et en particulier M. Dugarin, M. le Curé, Mlle l’institutrice, il remercie également la nombreuse assistance qui est venue honorer les héros de la grande guerre.

Puis jetant un coup d’œil rapide à travers l’histoire, il en fait ressortir que de tout temps, notre belle et riche France, pays de civilisation et de lumière, notre noble France, fut convoitée par les peuples de l’Est.

Mais, dit-il, toutes les fois que nous avons combattu pour le droit, la justice, et la liberté, tels 1792, 1914, et qu’a retenti ce cri « La Patrie est en danger », les enfants de la France se sont levés en masse et de leurs poitrines ont fait ce rempart que la force brutale et la barbarie la plus atroce n’ont pu briser.

C’est à tous ces enfants que nous pleurons et dont nous sommes fiers, c’est à vous combattant que nous devons d’avoir conservé notre Patrie, notre liberté.

Enfin, parodiant les paroles de Napoléon Ier après la bataille des pyramides : « Soldats songer que … », M. le Maire termine ainsi : « Soldats, votre sacrifice héroïque a étonné le monde entier, et le monde entier vous admire et vous admirera éternellement. »

Un témoin

(L’Abeille de la Ternoise, du 1 juillet 1923)

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