le monument aux morts de LE PONCHEL



Le monument aux morts de LE PONCHEL


Dans la presse de l'époque...

L’inauguration du monument aux morts de Le Ponchel

Source : L’Abeille de la Ternoise, du 18 juillet 1920


La commune de Le Ponchel a tenu, elle aussi, à honorer ceux de ses enfants morts pour la France. C’est dans ce noble but que dimanche dernier les 300 habitants de cette petite commune avaient pavoisé leurs maisons de drapeaux, de guirlandes, de fleurs et de verdure.

Sur le bord de la route qui sillonne la vallée de l’Authie, au pied de l’église, se dresse le monument élevé à la mémoire des neuf glorieux et héroïques enfants du Ponchel tombés pour la défense de notre sol.

L’inauguration de ce monument eut lieu au milieu d’une nombreuse assistance ; le sympathique maire, M. Dournel, présidait la cérémonie, accompagné de M. Harduin, conseiller général et de M. Maincourt, conseiller d’arrondissement. La présence du conseil municipal, des pompiers, des enfants de l’école, rehaussait l’éclat de cette fête. Après que la musique de Gennes, qui avait prêté son concours à cette belle manifestation, eut exécuté quelques morceaux patriotiques, le maire, M. Dournel, dans un langage très délicat et très choisi, évoqua le souvenir de la guerre meurtrière mais victorieuse, et fut l’interprète de toute la population pour rendre un suprême hommage à ceux qui sont tombés ! En s’adressant aux familles en deuil, il dit :

« A ceux qui, dans le chaos et la tourmente des champs de bataille, n’ont pu retrouver les restes précieux de leur mari bien-aimé, ou de leur enfant chéri, ce monument sera une tombe qui leur rappellera les absents et adoucira leurs larmes. »

Un vétéran de 1870 vint ensuite exprimer sa reconnaissance et sa joie d’avoir pu assister à la Revanche et d’avoir ainsi constaté que ceux qui sont entrés dans la carrière à la suite de leurs aînés ont été dignes d’eux.

Puis, les garçons et filles de l’école entourèrent avec goût et entrain la Marseillaise ; une petite fille se détacha du groupe et récita le poème de Victor Hugo, dédié à « ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie. »

Alors, le conseiller général du canton d’Auxi-le-Château, M. Harduin, se leva et lut un discours patriotique où, après avoir glorifié ceux que la guerre a fauchés, il demanda à tous de veiller sur ceux qui restent, femmes et orphelins désolés et trop souvent sans ressources. Il appartient, dit-il, non seulement à l’Etat de les secourir, mais à nous tous ici présents car c’est pour nous que ces hommes, pleins de vigueur et de courage, ont versé leur sang. Enfin, M. Maincourt, conseiller d’arrondissement, en des termes vibrants, retraça les phases les plus émouvantes de la guerre et rendit un hommage reconnaissant aux héros de cette lutte gigantesque, qui ont souffert des années entières, dans la boue, sous la pluie, pour sauver notre pays.

Telle fut la touchante cérémonie qui se déroula au Ponchel, ce dernier dimanche, au milieu d’une population recueillie ; cérémonie à la fois simple et belle sur laquelle passait un souffle patriotique.

Et ainsi, de tous les villages de France s’élève cette même voix qui vient rendre une éternelle reconnaissance à nos poilus restés là-bas sur les champs de bataille de l’Yser, de l’Artois de la Champagne et de Verdun ! C’est une voix bien française que celle qui, dans chaque village, glorifie nos héros ; c’est l’âme tout entière du pays qui l’anime, c’est le cœur de tous ceux qui restent qui la fait vibrer. Et dans une pensée commune, tous ceux qui l’écoutent, revoient le geste sublime de l’immortel soldat français, barrant de sa poitrine la route à l’envahisseur !


Documents d'Archives

1. Plan de l'emplacement du monument aux morts de la Commune de Le Ponchel - 27/05/1921

Source : Archives du Pas-de-Calais, Série 2O/665/2

Archives départementales du Pas-de-Calais, 2O/665/2


2. Croquis du monument aux morts de Le Ponchel - 28/05/1921

Source : Archives du Pas-de-Calais, Série 2O/665/2

Archives départementales du Pas-de-Calais, 2O/665/2


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