Dans la presse de l'époque...
L’inauguration solennelle du monument élevé en l’honneur des enfants de cette commune, morts pour la France, a eu lieu le dimanche 8 mai.
C’était dans l’après-midi que devait se dérouler la cérémonie proprement dite. Néanmoins, dans la matinée, un service fut chanté à l’intention des glorieux morts. Une foule nombreuse et recueillie se pressait dans l’église trop petite pour la circonstance.
Vers midi, le temps qui, jusque là, était demeuré menaçant, s’éclaira des rayons d’un radieux soleil qui caressaient les décorations établies dans toute la longueur du village. Les rues étaient transformées en véritables allées de verdure, ornées de fleurs, de guirlandes, de drapeaux et de nombreux arcs de triomphe portant les plus suggestives inscriptions.
A 4 heures précises, le cortège se formait à la Mairie. Il se déroula lentement et en bon ordre vers le lieu de la cérémonie, aux accents de la Fanfare de Rollepot, qui exécutait la Marche funèbre de Chopin. On remarquait particulièrement la présence de M. Harduin, conseiller général, qui, en l’absence de M. le Sous-Préfet, avait bien voulu accepter la présidence de la cérémonie. Il était accompagné de M. le Maire et MM. Les Conseillers municipaux de la commune, M. le Capitaine Mercier, représentant l’armée, et plusieurs maires des environs.
A l’arrivée du cortège, une foule énorme, venue des communes voisines pour se joindre à la population de Ligny, se presse autour du monument. Le voile tombe bientôt et aux yeux de l’assistance émue apparaissent les noms trop nombreux hélas ! des enfants de Ligny tombés au champ d’honneur.
Au milieu d’un religieux silence, M. le Curé bénit le monument. Il prend ensuite la parole et, dans un langage net et concis, il rappelle les souffrances, la bravoure de nos soldats durant la grande guerre et ce que nous leur devons : le regret, la reconnaissance, le souvenir.
M. Léon Thuillier, au nom des anciens combattants, salue la mémoire des camarades tombés au champ d’honneur ; ensuite, M. Edmond Théret, maire, adresse à tous les remerciements du Conseil municipal et montre la leçon qui se dégage de cette imposante manifestation du souvenir.
Enfin, M. Harduin, conseiller général, apporte le témoignage officiel de la reconnaissance du Gouvernement. Il insiste surtout sur l’union, l’appui mutuel qui doivent prolonger la fraternité d’armes du champ de bataille et que nos morts nous demandent de garder pour que leur sacrifice ne soit pas inutile.
Alternant avec ces discours, ce sont des morceaux de circonstance exécutés par la Fanfare de Rollepot et des poésies récitées par les élèves de l’école communale. L’émouvant appel des morts met des larmes dans bien des yeux.
Après la remise de diplômes commémoratifs aux familles des soldats morts pour la France, on se rend de nouveau à la Mairie pour les vins d’honneur, et la foule d’écoule comme à regret dans le calme d’une belle soirée de printemps.
Nous ne pouvons terminer ce compte-rendu sans adresser aux organisateurs de cette journée et à tous ceux qui, d’une manière une d’une autre, y ont prêté leur concours, nos plus sincères félicitations.
Source : Archives du Pas-de-Calais, Série 2O/513/1
