Le dimanche 22 août, les habitants de Magnicourt-en-Comté honoraient la mémoire de leurs soldats morts au service de la Patrie ; la cérémonie d’inauguration du monument édifié en l’honneur de ces héros fut très belle et très impressionnante.
Le matin, à onze heures, dans l’église admirablement décorée pour la circonstance par M. Delaleux, curé de la paroisse, se pressait une foule nombreuse venue pour assister à l’office solennel chanté par l’excellente chorale de Bruay dirigée si habilement par son chef distingué, M. Souillard.
A 4 heures de l’après-midi, le cortège se met en marche précédé des enfants des écoles, des jeunes filles de la commune toute vêtues de blanc portant des gerbes de fleurs. Viennent ensuite les sociétés : mutilés de Bruay, chorale de Bruay, anciens combattants et l’Humanité de Magnicourt, anciens combattants de Tincques, société de tir de Frévillers, la Comté, la belle société de Gymnastique de Bruay dont chacun a pu admirer la magnifique tenue.
Parmi les autorités, on, remarque : M. Henri Marais, sous-préfet ; M. Théret, conseiller général, M. Desmazières, conseiller d’arrondissement ; M. Elby, directeur des mines de Bruay, dont les libéralités sont si appréciées de tous, particulièrement des habitants de Magnicourt ; M. Fatoux, maire, qui n’a rien négligé pour l’organisation de cette pieuse et touchante cérémonie, est accompagné des membres du conseil municipal, de la plupart des maires et notabilités du canton.
Arrivées au cimetière, les autorités prennent place sur une estrade pavoisée. M. le Sous-Préfet découvre le monument que M. l’abbé Delaleux bénit au milieu d’un silence impressionnant.
Deux enfants : Yvart Pierre et Rogez Victoria récitent des poésies. Ensuite, M. Fatoux, maire de la commune, exalte les vertus de nos héros ; très ému, il fait l’appel des vingt-sept soldats tombés au champ d’honneur. A chaque nom, un ancien combattant répond : « Mort pour la France » pendant qu’une gerbe de fleurs est déposée au pied du monument. Au nom des anciens combattants, M. Delmotte Léon récite une pièce de vers. Puis M. Théret, conseiller général, rappelle ce qu’a été la guerre, l’endurance, l’héroïsme de nos soldats. Il a pour les familles éprouvées, des paroles touchantes et réconfortantes. Au nom de la société L’Humanité, M. Cornu Jules rend hommage aux glorieux morts ; M. Desmazières, conseiller d’arrondissement, invite la jeune génération à suivre l’exemple des aînés. Enfin, M. le Sous-Préfet fait appel à l’union de tous, si nécessaire pour que la France redevienne grande et prospère.
M. Fatoux, maire, remercie ensuite les autorités présentes, les diverses sociétés, particulièrement la Chorale de Bruay, dont les morceaux admirablement exécutés ont enthousiasmé la foule. Il n’oublie pas non plus les habitants de Magnicourt, qui se sont surpassés pour la décoration des maisons et des rues, ni les personnes étrangères venues en si grand nombre rendre un témoignage de reconnaissance à nos glorieux morts. A l’issue du salut, le cortège se réorganise pour se rendre à la mairie ou des vins d’honneur sont offerts aux autorités et aux sociétés.
(L’Abeille de la Ternoise, du 12 septembre 1920)