MONCHY-BRETON

Le monument aux morts de MONCHY-BRETON

L’inauguration du monument aux morts de Monchy-Breton


La journée du 12 juin 1921 restera une date mémorable dans la commune et la paroisse de Monchy-Breton.

C’était, ce jour-là, l’inauguration du monument élevé par les souscriptions des habitants à la mémoire des enfants de la commune, tombés au champ d’honneur pendant la terrible guerre.

Les cérémonies de la journée ont revêtu un cachet tout particulier de simplicité et d’intimité, ce qui a favorisé davantage la piété et le recueillement des fidèles. Une foule considérable remplissait l’église à la Grand’Messe de onze heures, qui était célébrée pour les jeunes gens de la paroisse, morts pour la Patrie. Le conseil municipal, en corps, avait pris place au chœur. L’éminent organiste, qu’est M. Lagniez, tient l’orgue de la tribune, il ouvre l’office par la marche célèbre de Lemmens, exécutée avec brio.

L’office commence. La messe royale de Dumont est exécutée avec talent par les petites chanteuses de la paroisse. L’harmonium est tenu par l’organiste de la paroisse d’une main experte : elle dirige avec grande habileté ses petites chanteuses. L’orgue de la tribune fait sa partie : il fait résonner les voûtes de l’église de ses accords puissants et majestueux.

A l’Evangile, M. Le Curé monte en chaire et pendant quelques instants il sait tirer de la mort glorieuse de nos héros des leçons très instructives. Sa parole est écoutée avec beaucoup d’attention par tout son auditoire.

A l’Offertoire, nous entendons résonner à l’orgue la pieuse et si touchante marche de Chopin. L’office du matin se termine par l’absoute en faveur de nos chers défunts.

Les Vêpres des Morts sont chantées à 3 heures : la foule remplit à nouveau l’église et déborde au dehors.

Les Vêpres terminées, avant de se rendre au Cimetière, les chanteuses exécutent avec entrain un cantique adapté à ces vers de Lamartine :

« Ah ! vous pleurer est le bonheur suprême, Mêmes chéris, de quiconque a des pleurs… »

Ce cantique, avec les versets du « De Pronfundis » qui accompagnent les strophes, soulève l’émotion de l’assistance. On se rend alors en cortège auprès du Monument situé à l’entrée du cimetière. M. Théret, conseiller général du canton d’Aubigny, préside à l’inauguration : il gravit l’estrade et est entouré de la municipalité de Monchy-Breton. Les enfants des écoles viennent se placer en face du monument. M. le Maire de la commune enlève le voile qui recouvre le marbre.

Disons de suite que ce marbre produit le meilleur effet : il a un cachet bien artistique et bien religieux. Il est placé à l’entrée du cimetière, à un endroit bien en vue. Il fait honneur au bon goût de celui qui en a donné le plan.

Monsieur le Curé procède à la bénédiction du monument.

Les enfants des écoles exécutent avec succès un chant en l’honneur de nos héros. Deux enfants, une fille et un garçon, récitent avec distinction et imperturbablement une poésie. Des discours sont tour à tour prononcés par M. Thivet, l’honorable président ; par M. Robail, ancien instituteur de la commune de Monchy-Breton ; par M. Descamps, instituteur de la commune. Ce dernier fait l’appel des enfants morts glorieusement et dont les noms sont gravés en lettres d’or sur le monument : ils sont au nombre de 26. A l’appel de chaque nom, une petite fille répond : Mort pour la Patrie et une gerbe de fleurs est déposée au pied du monument. M. l’adjoint de la commune remercie M. le Conseiller Général d’avoir bien voulu présider à l’inauguration du monument, remercie les habitants de Monchy de leur générosité et la cérémonie est close.

Un témoin

(Le Courrier du Pas-de-Calais, juin 1921)


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