REBREUVIETTE

Le monument aux morts de REBREUVIETTE

Inauguration du monument aux morts de Rebreuviette


L’inauguration solennelle du monument élevé en l’honneur des enfants de cette commune morts pour la France a eu lieu le dimanche 21 août.

Le matin, à 11 heures, une messe de Requiem fut célébrée devant une assistance nombreuse, malgré le temps pluvieux. Dans son sermon, M. le Curé rappela, en termes émus, la bravoure, les souffrances de nos soldats qui ont lutté avec tant d’acharnement pour la défense de la Patrie, de leurs familles, de leurs foyers. Puis, à l’issue de cette messe, il est procédé à la bénédiction du monument.

L’après-midi, la pluie ayant cessé, le cortège se forme à l’extrémité du village vers Estrée-Wamin. A 5 heures, une sonnerie de clairons retentit et annoncé l’arrivée des autorités : M. Henri Marais, sous-préfet, qui a bien voulu accepter la présidence de cette cérémonie, est accompagné de M. A. Petit, vice-président du conseil général, de M. E. Théret, conseille général, de M. Carpentier, maire de Bouquemaison, de M. H. Bouillet, conseiller d’arrondissement et maire, suivi du conseil municipal et de plusieurs maires des environs.

Successivement, M. le Sous-Préfet passe en revue le cortège qui comprend : plusieurs sociétés d’Anciens Combattants, la France en deuil, les orphelins et orphelines, les veuves de guerre, la France victorieuse, l’Alsace et la Lorraine, la société de tir de Rebreuviette, la musique de Bouquemaison, les enfants des écoles et les autorités encadrées par les sapeurs-pompiers. Pour chaque groupe, le représentant du gouvernement trouve un mot aimable et remet ensuite, au nom de la République, le drapeau aux « Anciens Combattants de Rebreuviette ». De son côté, M. A. Petit remet celui de la société de tir. En cette circonstance, M. le Vice-Président du Conseil général rappelle, en termes bien à propos, aux membres de cette société tous leurs devoirs à l’égard du drapeau.

Le cortège se met en marche aux accents entraînants des clairons et de la musique et défile sous les arcs de triomphe élevés le long e la route avec beaucoup de goût. Ensuite commence l’inauguration ; le moment est solennel quand tombe le voile tricolore mettant à nu les noms des dix-sept braves de la commune tombés au champ d’honneur, pour le salut de la France.

Après l’appel des morts et la remise des diplômes commémoratifs, M. le Maire, dans un discours vibrant, exalte les vertus guerrières de nos chers morts et rappelle les souffrances, la bravoure de nos soldats durant la grande guerre et ce que nous leur devons : la reconnaissance, le souvenir.

M. Dupond Léopold, au nom des anciens combattants, salue la mémoire des camarades de combat restés sur les différents champs de bataille.

Puis, M. E. Théret, en termes émouvants, rappelle à son tour ce que fut la grande guerre, ce que furent les souffrances endurées par nos braves et valeureux combattants. Il termine son discours en faisant appel à l’union, à la concorde des Français de façon à rendre notre France plus grande, plus prospère !

M. A. Petit, l’honorable et infatigable représentant du canton d’Avesnes-le-Comte, rend un suprême hommage à tous ceux qui ont si vaillamment, si glorieusement défendu la Patrie et qui, au prix de mille souffrances, de toutes sortes, sont parvenus à chasser de notre France un ennemi à la fois fort, bien préparé et brutal. Malheureusement, dit-il, 1.500.000 des nôtres ne sont plus et parmi ses héros Rebreuviette en compte, pour sa part, dix-sept, dont les noms sont gravés en lettres d’or sur le piédestal de ce monument que nous inaugurons ce jour. M. A. Petit termine en prêchant l’union de toutes les volontés de manière à rester ce peuple français vigilant et fort qui saura faire respecter ses droits devant une Allemagne qui cherche à se soustraire, par tous les moyens possibles et inimaginables, aux obligations que lui impose le traité de Versailles.

M. le Sous-Préfet clôt la série des discours en faisant l’éloge de la vaillance, de la bravoure du soldat français ; il recommander de se montrer dignes de ceux qui sont tombés pour la cause du droit, de la justice, de la liberté ! de toujours rester unis comme l’étaient les soldats au front ; tout ceci, ajoute-t-il, dans l’intérêt de notre douce et belle France et aussi dans l’intérêt de la République.

Avec ces discours, alternent deux poèmes, qui sont admirablement déclamés parle jeune Balavoine André, élève de l’école des garçons, et par Mlle Douchet Marie-Louise, de même le chant « Apothéose » et les morceaux de musique sont d’une exécution parfaite.

M. H. Carton, adjoint au maire, prend la parole pour remercier très aimablement les autorités, les invités, la musique, les sapeurs-pompiers de Bouquemaison, les organisateurs de la cérémonie, et en particulier l’instituteur, qui avait décoré l’allée de la Mairie d’une façon splendide, et les quêteuses, qui rivalisèrent de zèle dans la vente des décorations.

Les vins d’honneur sont ensuite offerts à la Mairie ; puis chacun se retire, emportant un excellent souvenir de cette touchante cérémonie qui laissera des traces ineffaçables dans les annales de Rebreuviette.

Nous adressons, en terminant, tous nos remerciements et félicitations aux organisateurs de cette journée, et à tous ceux qui y ont prêté leur concours.

(L’Abeille de la Ternoise, du 28 août 1921)



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