SAULTY


Le monument aux morts de SAULTY

L’inauguration du monument aux morts de Saulty

Le dimanche 18 juin, eut lieu dans la commune, la cérémonie d’inauguration du monument destiné à commémorer la mémoire des soldats morts pendant la Grande Guerre.

Dans la matinée, une messe, à laquelle assistèrent le Conseil municipal, la Comité du Souvenir Français, la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, la Musique municipale, la Société des anciens combattants, la plupart des habitants de la commune auxquels s’étaient joints déjà de nombreux étrangers, fut chantée par M. l’Abbé Deneuville, enfant du pays blessé de guerre, avec le concours du chœur paroissial.

Au prône, M. le Curé de Saulty félicita ses paroissiens sur leur belle façons d’honorer leurs soldats défunts, fit l’éloge des héros morts pour la liberté et remercia M. et Mme Maurice Moncomble de tout ce qu’ils avaient fait pour doter la commune d’un monument vraiment splendide.

A midi, arrivèrent presque simultanément : Monseigneur Julien, évêque d’Arras, accompagné de M. le Vicaire général Hoguet, M. Bertin-Ledoux, secrétaire-général de la Préfecture représentant M. le Préfet du Pas-de-Calais, M. Gerbore vice-président du conseil de Préfecture, M. le Colonel du 3ème Génie, délégué par le général de division, pour représenter l’Armée, M. Amédée Petit, vice-président du Conseil général du Pas-de-Calais, M. Bouillet, conseiller d’arrondissement, M. le Doyen d’Avesnes-le-Comte, représentant le clergé du Doyenné, les autorités locales.

Ces Messieurs furent accueillis de la manière la plus aimable, la plus délicate par M. et Mme Moncomble et un déjeuner au cours duquel s’établit bientôt la plus intime cordialité, eut lieu au château.

Vers deux heures, les autorités se rendirent chez M. Vaillant, maire de Saulty, où le cortège devait se former.

A trois heures, le défilé commença et se déroula à travers les rues du village décorées de guirlandes, d’écussons, d’arcs de triomphe, nombreux et magnifiques.

En tête marchent des cavaliers et des cyclistes, puis des jeunes filles aux gracieux costumes représentant la France et ses villes martyres ; des poilus de 6 à 7 ans, richement costumés, s’efforçant, par leur marche cadencée, d’imiter leurs aînés, des infirmières …

Viennent ensuite les sociétés, les autorités, la foule …

Tandis que les autorités prennent place sur l’estrade à proximité du monument, les drapeaux des sociétés se rapprochent, les spectateurs, qu’on peut évaluer à 5.000, se groupent sur la place publique et ses abords.

L’appel des morts commence ; des palmes, des couronnes, des bouquets, sont déposés autour du monument dont le voile vient d’être enlevé.

La foule admire à son aise cette œuvre d’art représentant un soldat mourant, que la France couronne ; le tout en marbre blanc de Carrare surmonté d’une croix en marbre de Bardiglio.

Le silence se fait… MM Bertin-Ledoux, Amédée Petit et Bouillet prennent successivement la parole pour honorer les enfants de Saulty, tombés pour la France, pour rendre hommage à la population de la commune et tirer de la cérémonie du jour les leçons de patriotisme, d’union et de concorde qu’elle comporte.

M. le Maire de Saulty, au nom de la commune, remercie les autorités, les sociétés, tous ceux qui de près ou de loin ont prêté leur concours à la manifestation de ce jour. Il adresse un merci spécial à M. et Mme Moncomble pour le bon goût avec lequel ils ont choisi les magnifiques sujets qui surmontent le monument et surtout pour leur grande générosité qui leur donne, dit-il, de nouveaux droits à la reconnaissance des habitants de Saulty.

Mgr l’évêque d’Arras, en habits pontificaux, prononce un discours qui impressionne visiblement la foule ; il explique la raison d’être des personnages et des choses qui forment l’ensemble du monument puis il le bénit.

La musique joue la Marseillaise ; les autorités se rendent à la mairie et la cérémonie s’achève.

(L’Abeille de la Ternoise, du 25 juin 1922)


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