WILLEMAN



L’inauguration du monument aux morts de Willeman

Willeman a dignement honoré le dimanche 12 juin ses 13 enfants morts pour la France. La fête de l’inauguration du monument élevé en leur honneur dans le cimetière, avait été préparée par un habile organisateur et fut favorisée par un temps superbe. Dès le matin, les rues que devait suivre le cortège se garnissaient d’arcs de triomphe, de guirlandes, de drapeaux et d’oriflammes aux couleurs patriotiques. Dans le chœur de l’église, décorée de tentures noires et de drapeaux, le catafalque avait été remplacé par un sarcophage imitant parfaitement une tombe de soldat sur le front, recouverte de débris d’armes, de plantes et de fleurs sauvages, et surmontée d’une croix de bois penchée avec cette inscription : « Ici repose un soldat français ». A la messe solennelle, M. le Curé rappela à ses paroissiens ce qu’ils doivent à leurs soldats morts pour eux et pour la France :le souvenir, des hommages et la prière. L’après-midi, à six heures, un imposant cortège, - composé des enfants des écoles, du petit poilu, d’un groupe d’Alsaciennes et de Lorraines, de jeunes files ou représentant la France, sainte Jeanne d’Arc, sainte Catherine, sainte Marguerite et sainte Clotilde, ou ayant un coussin avec la croix de guerre, ou portant les 13 bouquets offerts aux soldats morts, des familles de ces soldats, des anciens combattants de Willeman et de Wail avec leurs drapeaux, du conseil municipal accompagné de M. Dacquin, conseiller général, et de M. Carpentier, conseiller d’arrondissement, - fut conduit à l’église par M. le Curé, précédé de la Croix, des chandelles, des bannières et de l’étendard du Sacré-Cœur. Les vêpres des morts furent chantées ; puis toute l’assistance se rendit au cimetière. Le monument fut découvert et béni. Un cantique aux morts fut chanté. M. le Comte de Partz, maire, prononça ensuite un émouvant discours tout à la louange de nos chers soldats, et fit l’appel de nos 13 morts au champ d’honneur. D’autres discours touchants furent encore prononcés par M. Carpentier et M. Dacquin. Puis M. le Sous-Préfet, dans un langage éloquent, tira de cette belle cérémonie les grandes leçons de devoir patriotique et d’union indissoluble que tous doivent mettre en pratique pour rendre utile le sacrifice fait par nos soldats et travailler efficacement au relèvement de notre patrie. Plusieurs poésies patriotiques furent ensuite déclamées par un ancien combattant et par des enfants des deux écoles ; un groupe d’anciens combattants fit entendre la Marseillaise et le chant du De Profundis clôtura cette belle fête, qui laissera un souvenir impérissable dans la mémoire des habitants de Willeman et des très nombreux spectateurs venus des communes voisines.

(Le Courrier du Pas-de-Calais, 1920)


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