| Le samedi 9 septembre, cérémonie funèbre. La dépouille Mortelle a été ramenée dans sa famille le jeudi 4 septembre. La paroisse entière a bien fait les choses et a donné en cette circonstance une nouvelle preuve de la haute estime quélle avait toujours eue pour cet enfant du pays, victime lui aussi de la terrible guerre. Toutes les familles sans exception se sont fait un devoir de reconnaissance d’accompagner ce cher défunt à sa dernière demeure, de lui donner le pieux souvenir du c¶ur et à sa famille éplorée l’hommage ému de leur douloureuse sympathie. La levée du corps a été faite à 11 h par le curé de la paroisse. La croix était portée par l’abbé Macquaert, vicaire à Loos-lez-Lille, ami de la famille Molin où il avait cantonné plusieurs mois pendant la guerre. On remarquait dans le cortège le Maire de la Commune et le conseil municipal ainsi que les membres du conseil paroissial. Tous les Anciens Combattants, hommes et jeunes gens suivaient le cercueil porté par les camarades du défunt. D’autres portaient des couronnes et de magnifiques gerbes de fleurs que tout le monde admirait. L’église parée avec goût, on remarquait dans le catafalque orné de tentures blanches, de banderoles et de drapeaux tricolores, était trop étroit pour contenir la foule accourue même des environs pour assister à ce service funèbre. La messe fut chantée par l’abbé Cuvelliez, de Ligny-Saint-Flochel, ancien condisciple de l’abbé Molin. Il était accompagné à l’autel comme diacre et sous-diacre, des curés de Magnicourt-sur-Canche et du Cauroy. Dans le ch¶ur avaient pris place l’aumônier du bon pasteur de Saint-Omer, ainsi que les abbés Macquaert et Lansoy qui tenait l’harmonium. Avant l’offrande, le curé de la paroisse avec une émotion qu’il avait peine à contenir, retraça en quelques mots la vie si belle et si édifiante de ce jeune lévite qu’il avait baptisé lui-même, préparé à la première communion et dont il avait dirigé les premiers pas dans la carrière sacerdotale. Après cette touchante allocution qui fit couler bien des larmes, il recommanda aux prières de la nombreuse assistance l’âme de son cher et regretté paroissien rappelé à Dieu. L’absoute a été faire par l’abbé Camier, aumônier du Bon Pasteur. Et maintenant, les restes de ce pauvre prisonnier de guerre reposent près de l’église paroissiale de Gouy, et non loin de l’autel de la sainte Vierge pour laquelle le cher défunt avait eu toute sa vie la plus tendre dévotion. Si comme tant d’autres, hélas, la famille Molin n’a pas eu le bonheur de voir rentrer sain et sauf, dans son foyer cet enfant tendrement aimé, elle a au moins la consolation de posséder ses ossements et de pouvoir s’agenouiller sur sa tombe pour y déposer ses larmes et ses prières. |
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