Le 12 février 1922, les funérailles du soldat Louis ROSE se déroulent à Neuville-au-Cornet. L’Abeille de la Ternoise, du 5 mars 1922 relate les discours prononcés à cette occasion. D’abord, celui de l’instituteur Hautefeuille : « ... Né à Neuville-au-Cornet le 19 juillet 1895, il fréquenta assidument l’école de son village où il se distingua rapidement par son travail et sa bonne volonté. Pendant toute sa scolarité, mon prédécesseur néut que des louanges à lui adresser. Les notes qu’ils lui donnaient se terminaient ainsi : reçu en 1907 au CEP le 3ème du canton malgré une maladie. Adulte, il perfectionna son instruction en fréquentant régulièrement les cours d’hiver de son village. Nous l’avons tous connu, jeune homme, bon et accueillant, serviable toujours d’une humeur égale. Puis ce fut la mobilisation. Je le revois le jour de mon départ. Je lui dis que bientôt peut-être ce serait son tour de partir. Eh bien ! on partira ! me répondit-il. Simple réponse, mais quelle éloquence en sa simplicité. La guerre fait ses ravages. Les hécatombes succèdent aux hécatombes. L’appel des classes se fait, rapide. Ce fut bientôt son tour. Appelé vers mai 1915, il rejoignit à Limoges, le dépôt du 43ème Régiment d’Infanterie. Son éducation militaire, vivement faite, il partit en renfort au 8ème Régiment d’Infanterie où bientôt malgré son jeune âge, il se fit remarquer par son ardeur, mitigée par le sang froid dun vieux soldat. Ses qualités le firent bientôt distinguer pour faire partie de la compagnie de mitrailleuses de la division. Et ce fut la terrible vie de tranchée, il ne se plaignit pas. Enfin ! Sapigneul ! Les combats sans cesse renouvelés, dans ce secteur, à cette époque. La mort sournoise, le guettant à tout instant du jour et de la nuit. Froidement, il la regardait en face et ne tremblait pas. Hélas ! elle devait finir par le trouver. Une torpille tombant sur son abri en provoqua l’écroulement et ce fut l’écrasement pour tous ceux qui s’y trouvaient. Mourir à vingt ans ! Plein de vie et de santé, alors que tout doit sourire à cet âge où l’on forme les plus beaux rêves d’avenir. Mourir ! Le pauvre enfant ! alors qu’il avait en main sa première permission de détente et qu’il se réjouissait à l’idée de revoir sa famille, ses amis, son village, tout ce qu’il aimait ! Hélas ! on ne le revit pas. Ses chefs surent apprécier sa valeur et firent attribuer à sa mémoire la médaille militaire et la croix de guerre avec la citation suivante. « Brave soldat, sést distingué par son courage au Combat de Sapigneul, où il fut tué le 10 novembre 1915 . Mon pauvre Louis Rose. Près de 7 ans, tu dormis ton dernier sommeil dans le vaste cimetière de Corminy, près de tes frères d’armes, qui surent souffrir et succombèrent avec toi. Si ton repos fut troublé, cést pour que tu te retrouves au milieu de tes pères, pour que tu reposes dans l’éternité au pied de ton clocher natal, pour que ta famille puisse venir fleurir ta tombe et prier. Prier, nést-ce pas sa consolation suprême ? Quélle veuille bien, en ces tristes circonstance qui ravivent son chagrin, trouver dans mes paroles quelque adoucissement à sa peine. Et vous, enfants de Neuville-au-Cornet, quand vous passerez dans cette tombe, découvrez-vous, recueillez-vous un instant et dites-vous alors : Ici repose un brave ! C’est pour nous qu’il est mort ! Cést pour que nous restions libres ! Cést pour que nous puissions vivre heureux et tranquilles. Cést pour tuer la guerre, chimérique et généreux espoir des acteurs de la plus grande des épopées, qu’il a sacrifié sa belle existence de 20 ans. N’oubliez jamais ! Mon pauvre Louis, cén est fini, maintenant. Ton sommeil ne sera plus troublé. Dors en paix le sommeil des héros ! ... Puis, le discours de M. Descamps, grand mutilé de guerre, camarade de combat de Louis Rose : « Je te vois encore arriver au front quand tu vins nous rejoindre dans l’Aisne, gai et plein déntrain, heureux, je dirai, de venir avec les grands frères, prendre ta part de gloire à la défense de notre beau pays. Tu avais la sympathie de tous tes camarades de la section de mitrailleuses dont tu faisais partie. De la gloire, certes tu en as eu ta belle part et tu as largement participé à la victoire si chèrement acquise. Mais ton voeu secret n’a pu être exaucé. Au cours d’un bombardement quotidien des batteries boches du fort de Brimont, tu fus broyé avec trois de tes camarades à ton poste de combat et tu n’as pas vu nos ennemis fuir devant le feu de ta pièce. Tu étais bien digne de faire partie de ce beau régiment d’élite qu’a été le 8è régiment d’infanterie pendant la campagne. ... |
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