| L’instituteur Monteuuis tient ce discours : " … L’ami que nous pleurons aujourd’hui était aimé de tous pour sa franchise, pour sa bonté, pour sa gaieté. Rappelé à l’activité le deuxième jour de la mobilisation, affecté au 362ème régiment d’infanterie, Lucien Thellier devait, comme tant d’autres, tomber sous le coup du destin. Le bois des Caures fut son premier tombeau. Je ne puis me rappeler sans émotion, son départ de Saint-Pol. A la gare, au moment de monter dans le train, lorsqu’il me serra la main, il ne me cacha pas sa foi en la victoire. Nous serons vainqueurs, dit-il, jén ai le fervent espoir ! Voyez lénthousiasme de tous ces partants ! Son espoir ne sést-il pas réalisé ? Parti comme caporal, bientôt sergent, Lucien Thellier se fit de suite remarquer par sa bravoure, son abnégation, son mépris du danger. Ses chefs avaient pour lui une estime sans bornes. Aussi la Croix de Guerre avec étoile de vermeil, lui fut-elle décernée à une époque où il était difficile d’obtenir cette décoration. Bientôt une seconde récompense, la médaille d’or de première classe de Saint-Georges de Russie, lui était attribuée.(Médaille conférée par lémpereur de Russie pour sa bravoure et faits de guerre, médaille de Saint-Georges avec n¶ud. (La Croix du 18/04/1915). Cette rare et belle distinction n’était accordée qu’aux militaires qui, par des actions d’éclat, contribuaient au succès de nos armées. Il serait en effet difficile de trouver soldat plus accompli que notre camarade ! Toujours prêt pour les missions périlleuses, la peur lui était inconnue. Vous avez bien mérité de la Patrie, mon cher Lucien ! Votre sacrifice n’a pas été inutile puisque nous avons vaincu. Comme vous auriez été heureux de voir la France victorieuse, vous, le poilu idéal ! Hélas ! le sort ne l’a pas voulu ! Enfant de Ramecourt, vos restes glorieux vont reposer dans le cimetière du pays natal, près de votre père, parmi des membres de votre famille. Dormez en paix ! Nous ne vous oublierons pas ! Votre nom synonyme de bravoure, sera donné en exemple aux enfants, aux jeunes gens. Puissent les marques d’amitié de cette nombreuse foule, puissent nos sympathies unanimes être un adoucissement à la douleur de vos deux petits enfants, de votre famille tout entière. Au nom des Anciens Combattants et mobilisés de Ramecourt, mon cher Lucien, je vous dis adieu ! . (L’Abeille de la Ternoise, du 27/08/1922) |
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