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THULLIER Martin
    Naissance :
          Date : 29 mars 1882
          Lieu : Oeuf-en-Ternois
    Décès :
          Date : 6 octobre 1915 (33 ans)
          Lieu : La Ferme Navarin (51)
          Cause : Tué à l'ennemi près de la ferme Navarin à Sommepy (51), lors de l’attaque de la butte de Souain
    Sépulture :
          Date : 12 mars 1936 (53 ans)
          Lieu : Amplier
    Monument aux morts :
          Lieu : Croisette
    Profession : Instituteur à Séricourt en 1911
    Note :
Le 12 mars 1936, se déroulent à Amplier, les funérailles de Martin THULLIER. L’Abeille de la Ternoise du 29 mars 1936 rapporte : « Ses restes retrouvés avec ceux de 29 hommes du 273ème d’infanterie, et identifiés par le service des tombes militaires, avaient été inhumés provisoirement à Suippes, puis dirigés, à la demande de la famille, sur la gare d’Authieule. Dans l’assistance, se trouvent les conseils municipaux de Croisette, Héricourt et Amplier .
L’adjoint au Maire de Croisette, M. Poillion, rappelle retrace la vie de l’instituteur, du père de famille et du combattant : « Né à Oeuf-en-Ternois, en 1882, Martin Thullier nous arriva comme titulaire, en janvier 1912. Tout à son école, à ses mairies, il eut tôt fait de gagner par son labeur, léstime et les éloges de son inspecteur et des maires. ...
Fin juillet 1914, avec tous ses collègues, pour tous ces adolescents qui allaient quitter les bancs de l’école, en de clairs exposés, révisant les leçons de l’année, sous l’égide de cette belle devise républicaine : « Liberté, Egalité, Fraternité , condensant en termes concrets, les beautés de la civilisation française rayonnant par le monde, toute auréolée de droit, de justice, d’humanité, de progrès social, il voulait faire de ces élèves de vrais citoyens français dignes de porter ce nom. A cette conception française de la vie humaine, un pays voisin opposait une doctrine contraire, se délectant d’un enseignement où régnait la soumission absolue au monarque, l’abandon de soi, l’oubli de toutes ces qualités morales qui font notre fierté, la négation du droit, de la justice ! Le choc de ces deux civilisations devait se produire.
Grisées par cet utopique enseignement, sous le chant de domination « Deutschland uber alles , les hordes teutonnes déferlaient au travers de l’héroïque Belgique.Faisant front de toutes parts, luttant à corps perdu, nobles martyrs d’Orville Amblier, et vous, chers camarades anciens combattants, comme notre cher disparu, vous avez montré à lénnemi que fraternité n’était pas lâcheté.
A la tête de sa section, l’adjudant Thullier, tantôt rompant avec lénnemi à Onhays, Dinant, tantôt lui faisant face pour protéger d’autres éléments, ou culbutant ses bataillons à Coulpaix, Guise, était arrivé sur la Marne où ce qui restait du glorieux 273è fut renforcé par la réserve des dépôts. C’était l’heure du famauex ordre du jour de Joffre : Vaincre ou mourir ! Sous l’énergique impulsion de Franchet d’Esperey, notre vaillant ami eut, le 7 septembre, à la reprise d’Esternay, le plaisir de voir luire l’aube de la victoire de la Marne, qui ne devait pas, hélas !, libérer la Patrie ! Ce fut alors pour tous cette pénible vie des tranchées, avec ces attaques plus ou moins fructueuses, qui virent ce héros occuper avec ses hommes, la Bertonnerie, face à Reims, le 23 décembre 1914, puis lutter en Artois, dans la Somme.
En septembre 1915, tout le pays avait mis son espoir de délivrance dans la percée de Champagne. Depuis 10 jours, la bataille faisait rage, la poussée progressait quand l’ordre fut donné au 273ème de se préparer à l’attaque. Etant jusqu’à cette heure sorti indemne des plus sinistres carnages, Martin Thullier était, comme nous le fûmes tous, en ces instants, pris de psychose, méprisant le danger, se croyant invulnérable et de fait, épargné par les tirs de barrage, les balles des mitrailleuses et le choc des grenades. Dès le lever du jour, le 6 octobre, plein de la mansuétude qu’il avait enseignée à ses élèves, avec cette dignité que décrivit naguère Victor Hugo, à la tête de sa section, enjambant :
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit,
Il lui semble dans l’ombre entendre un bruit...
C’était un blessé de l’armée en déroute,
Qui se traînait sanglant, sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide et mort plus qu’à moitié...
La section passait sans combattre, prenant possession des ouvrages abandonnés, pendant que les brancardiers relevaient et pansaient les blessés, quand cet être sanguinaire...
Saisissant le pistolet qu’il étreignait encore,
Visa mon père !!! ...
Victime de ce lâche assassin, fils de cette civilisation barbare, notre camarade s’écroula avec ce seul cri : « dans le dos !. Destinée doublement tragique que celle de ce héros réchappé de la bataille, vilement assassiné par cette brute à l’heure où son frère était couché par la mitraille, destinée cruelle qui, s’acharnant sur cette famille, devait, par la suite, en ces horribles charniers de Champagne, ensevelir, pour toujours les trois frères... 
    Monument aux morts :
          Lieu : Oeuf-en-Ternois
    Parents : Joseph, charron, et de LEFEBVRE Maria, ménagère
    Armée : Adjudant pionnier au 273ème R.I. (018006/352)
    Conjoint : HARDUIN Gabrielle (3 enfants)
    Prénom : Martin
          Nom de famille : THULLIER

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