L'Angélus des Tranchées
Sur l'air de L'Angélus de la Mer, de G. Goublier
I
Là-bas, vers la tranchée, un rayon pâle glisse
Sur le sol menaçant ;
Peureusement, le jour se lève sans délice,
Déjà rouge de sang. -
Entendez-vous, quand la brise s'approche
Et vient rôder aux crêtes du coteau,
Chanter la voix d'une pieuse cloche,
Qui réveille au loin l'âme du hameau ?
Refrain
Soldats, c'est l'Angélus, c'est l'Angélus de France,
Qui monte haut dans le ciel bleu,
Qui monte haut, jusqu'à Dieu ;
Artisan de la gloire, il chante l'espérance,
C'est l'Angélus.
II
Sous le midi brûlant, la bataille fait rage,
Et son fracas d'enfer
Crache, sur l'ennemi, l'irrésistible orage
D'une averse de fer. -
Entendez-vous, dans la brise affolée,
Loin du canon qui ne l'a pas atteint,
Le vieux clocher, qui chante à la volée,
L'hymne que chanta l'écho du matin ?
(Au Refrain)
III
Le jour meurt embrumé d'ombres sanguinolentes,
Qui flottent sur les monts,
Laissant gronder encor, par les cimes tremblantes,
La foudre des canons. -
Entendez-vous, dans la brise attristée,
La voix qu'on aime écouter chaque soir,
Avant que tombe, hélas ! la nuit hantée
De la mort furtive en son manteau noir ?
(Au Refrain)
Pour citer cet article :
"L'Angélus des Tranchées, par Jules Garçon", poème paru dans Les Chansons de Jacques le Poilu (1922), et mis en ligne le 15 mars 2009 sur le site
internet "Mémorial du Ternois" (http://memorialduternois.free.fr)
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