| Mardi dernier, à 10 heures ont eu lieu les funérailles solennelles d’un enfant de la commune, le caporal Raphaël Flambry, et de Charles Durant , de la commune de Denier, tous les deux morts au champ d’honneur, tués en Belgique le 14 juillet 1917. L’église était trop petite pour contenir la foule nombreuse et recueillie qui voulait ainsi témoigner sa profonde affection pour de regrettés enfants. Dans l’assistance avait pris place MM. Les Maires et Conseillers municipaux des deux communes ; les anciens combattants de Berlencourt, de Denier et des environs avaient offert de superbes couronnes à leurs frères d’armes défunts. Le service fut célébré par M. le Curé de Magnicourt, au milieu d’un profond recueillement et, ici , qu’il nous soit permis de témoigner toute notre admiration pour nos laborieuses population de campagne, toujours empreintes du plus pur patriotisme et des souvenirs les plus sacrés. A rappeler le noble trait de camaraderie et d’héroïsme du Caporal Flambry. Cést en voulant porter secours à son camarade Charles Durant qu’il tomba mortellement blessé. A l’issue du service, au cimetière de Denier, devant la tombe de Charles Durant, un ancien combattant, Grégoire Fauquet, prononça en termes émus le discous suivant : "Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie, ont droit qu’à leur cercueil, la foule vienne et prie". Cést donc un pieux devoir—mais combien triste hélas ! - de saluer, à son retour dans son pays natal, dans ce cher petit village de Denier, la dépouille mortelle de ce qui fut Charles Durant. Personne ne mérita, plus que lui d’être pleuré. Ce fut le camarade le plus doux, le fils le plus soumi, le mari le plus fidèle, le père le plus aimant ; aussi nous mêlons nos pleurs à ceux de son cher père et de sa tendre mère dont il était la joie et l’orgueil. Nous partageons leur immense douleur et nous comprenons qu’ils n’aient eu de repos jusqu’au jour où leur fils tant pleuré reposait au milieu de sa famille bien aimée. Avant que pour toujours il ne repose dans sa dernière demeure, au nom de tous ses camarades je lui dis l’éternel adieu. Nous garderons fidèlement sa mémoire et chaque année nous nous apporterons sur sa tombe la fleur symbole de l’immortel souvenir. Mon cher Charles, adieu. Dans ces tristes circonstances, nous apportons aux familles Flambry et Durant le témoignage de nos vives sympathie et de nos sincères condoléances. (Courrier du Pas-de-Calais du ? 1920) |
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